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Louis de France (1549-1550)


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Le prince Louis et ses deux soeurs Jeanne et Victoire dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnF
Louis de France est le deuxième fils de Henri II et de Catherine de Médicis. Né en février 1549, il meurt prématurément en octobre 1550. S'il existait des portraits originaux du jeune prince, aucun semble nous être parvenu (voir Les Clouet de Catherine de Médicis par Zvereva).

La seule image qui reste de lui serait une miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.  La base de données de la BnF nous indique que le petit garçon aux mains jointes représente le futur Charles IX, mais on peut supposer qu'il s'agit plutôt du prince Louis. Catherine de Médicis a voulu avoir dans son livre d'heures, le portrait de tous ses enfants, or Charles IX est déjà représenté sur un autre folio. De plus, le jeune prince est ici représenté avec deux autres enfants de la reine morts en bas âge. L'artiste qui a peint le livre d'heures vers 1573 aurait donc regroupé sur une seule page les enfants de la reine morts prématurément

Source : (Paris, Bnf)


Article 8

Les portraits d'Henri III en diaporama dans une vidéo postée sur You tube:

Remise en question d'un portrait de Charles IX


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Portrait dit Charles IX
Il existe au musée des Arts et de l'Enfance de Fécamp un portrait représentant selon la tradition le roi Charles IX (ci-contre). L'examen physionomique du portrait nous amène à douter de cette indentification. La comparaison du dessin avec celui de François Clouet représentant le jeune roi ne semble guère probante quant à la ressemblance physique des modèles. Ce qui met en cause le dessin, c'est aussi l'analyse du costume. Le petit garçon a les cheveux relevés comme le veut la mode sous Henri III. Il porte aussi un petit col rabattu qui se rapproche, par son allongement sur les côtés, davantage de la mode des années 1580-1590 que des années 1550-1560.

Existe t-il sous Henri III des jeunes princes dans l'entourage royal qui puissent correspondre au petit garçon représenté ?

Peut-il s'agir du fils illégitime de Charles IX, Charles de Valois. Le prince étant né en 1573, l'identification est possible. Il existe une estampe du dénommébastard qui n'est pas sans rappeler le dessin au niveau de la physionomie (ci-dessous) :

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Charles bastard de France
Il s'agit d'une composition assez simple, sans grand relief, mais les traits du jeune homme semblent être quasiment les mêmes que ceux du dessin de Fécamp. Si le costume n'avait pas été si différent, nous aurions pu affirmer la liaison entre les deux portraits sans aucun doute possible. On remarquera toutefois sur les deux portraits, la même absence d'épaulettes (aspect caractéristique de la mode Henri III) et la présence de gros boutons sur le pourpoint (idem).

Le portrait présumé de Charles IX du musée de Fécamp représenterait en réalité son fils ? C'est une hypothèse dont on peut considérer la probabilité comme étant importante.

Source : Base Joconde (Fécamp, musée des Arts et de l'Enfance) ; (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek)

Charlotte de France (1516-1524)


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Charlotte de France (Minneapolis)
Portrait de Charlotte de France par Jean Clouet

Charlotte est la deuxième fille de François Ier. Elle est morte en 1524 à l'âge de sept ans. C'est précisément à cette date que Jean Clouet a réalisé le portrait ci-contre.

La mort de la petite princesse semble avoir beaucoup peiné sa tante. Marguerite d'Angoulême était attachée à elle au point de la faire revivre ultérieurement dans l'un de ses textes. Dans Dialogue en forme de vision nocturne, l'âme de Charlotte lui apparaît et lui raconte son bonheur de vivre dans l'au-delà.

Dans les jours qui avaient précédé sa mort, Marguerite était la seule personne de la famille à veiller à son chevet. La mère de la petite, la reine Claude, était morte deux mois plus tôt, sa grand-mère Louise était malade et son père François était en campagne. On était quelques semaines avant la défaite de Pavie et la capture du roi par les Espagnols.

Une variante de ce tableau existe à Chicago dans une collection particulière.

Source : (Minneapolis, Institute of Arts)

Madeleine de France (1520-1537)


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Madeleine, collection privée
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Madeleine, musée Condé
Portrait de Madeleine de France par Jean Clouet

Madeleine est la troisième fille du roi François Ier. Elle avait environ trois ans quand Jean Clouet a fait son portrait. Le tableau qui avait disparu depuis la guerre, a fait récemment sa réapparition sur le marché de l'art (voir P.Mellen, Jean Clouet, catalogue raisonné, dessins miniatures et peintures, Paris, Flammarion, 1971).

L'enfant tient dans ses mains un hochet caractéristique de l'époque puisque l'objet se termine par une dent de loup. Il s'agirait d'un accessoire permettant à l'enfant de faire ses dents et une sorte d'amulette magique qui le protégerait contre les démons. 

Source : The Weiss gallery (collection privée)  Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

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Madeleine de France, Blois

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Madeleine de France, Versailles
Portrait de Madeleine de France par Corneille de Lyon

Madeleine est mariée en 1537 au roi d'Ecosse Jacques V. Elle meurt la même année, à l'âge de 16 ans seulement. Le portrait a probablement été réalisé peu de temps auparavant vers 1536.

Source : Rmn (anciennement à Blois, musée des Beaux-arts1Source : Rmn (Versailles, musée du château)


Notes

1. Le tableau a été volé et détruit en 1996 (affaire Stéphane Breitwieser ). H. Lebédel-Carbonnel (dir.), Catalogue des peintures du musée du château de Blois. XVe-XVIIIe siècles, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2008, p. 212.

Problème d'identification sur un portrait du duc d'Orléans


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le duc d'Orléans sur un dessin de la BnF
Dans un colloque qui s'est tenu en 1997 sur le thème de l'art sous le règne d'Henri II, Henri Zerner est intervenu sur l'iconographie du roi et a remis en cause l'identification d'un portrait de la BnF présenté habituellement comme étant le futur Henri II1.

Il s’agit de ce très beau dessin de Clouet dont on trouve une variante au musée Condéà Chantilly (ci-contre).

Selon Zerner, il n'y pas lieu de douter de l'inscription identifiant le personnage placée en haut à droite sur le dessin : "Monsr Dorleans filz du roi François". Le problème est que ce titre peut aussi bien désigner Henri que son frère cadet Charles. A la mort du dauphin François en 1536, Henri alors duc d’Orléans était devenu dauphin et Charles alors duc d’Angoulême était devenu duc d’Orléans. Lequel de ces deux princes, le dessin de la BnF représente t–il ?

Ce qui fait douter Mr Zerner de l’identification traditionnelle, c'est que la ressemblance du jeune homme avec la physionomie d’Henri II n’est pas évidente. Le dessin de la BnF présente un nez busqué qu'on ne retrouve pas sur les autres portraits du roi. De plus, le personnage paraît un peu âgé pour représenter Henri qui cessa d’être duc d’Orléans à l'âge de 17 ans. Pour Zerner le dessin de la BnF représenterait donc Charles d’Orléans.

L’hypothèse est intéressante mais manque de preuves pour être définitivement acceptée.

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Folio 99v du livre d'heures de Catherine de Médicis
Il existe un document qui permet d’apporter un éclairage primordial sur la question. C’est le folio 99v du livre d’heures de Catherine de Médicis (ci-contre). . On y retrouve le portrait du duc d’Orléans aux côtés de trois autres personnes apparentées à la famille royale. L’identification des ces trois autres personnages peut permettre, au moyen de la déduction, d'identifier le nom de la personne cachée sous ce fameux duc d’Orléans.

Il est aujourd'hui acquis que le personnage central de la miniature soit le dauphin François et que le personnage de droite soit le duc de Savoie Emmanuel-Philibert époux de Marguerite de France. En revanche, le petit garçon représenté au premier plan n’a jamais fait l’objet d’une identification assurée.

Permettez-moi de présenter ici trois hypothèses ; elles sont essentielles quant à la réflexion sur le dessin duc d’Orléans :

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Le petit garçon à identifier
L’hypothèse traditionnellement admise
:

Puisque les personnages représentent les fils et le gendre de François Ier, on a estimé par déduction que le petit garçon représenté au premier plan du folio est Charles d’Orléans. Le problème c'est que le portrait de la miniature ne renvoie à aucun dessin connu de lui. En outre, pourquoi l’avoir représenté enfant alors qu’il existe des portraits de lui plus âgé et que ses frères sont représentés adultes ?

C'est finalement Henri Zerner qui apporte à cette énigme la solution la plus vraisemblable.

L’hypothèse d’Henri Zerner :

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Charles Emmanuel de Savoie
Pour lui, le petit garçon serait Charles-Emmanuel de Savoie, le fils unique d’Emmanuel-Philibert et la comparaison physionomique des portraits semble lui donner raison. Il existe à la galeria Sabauda de Turin, un tableau du prince réalisé vers 1570 et qui présente la même tête que le petit garçon du livre d'heures (ci-contre).

La présence du petit prince de Savoie dans le livre d’heures de sa tante n’est pas étonnante. Catherine de Médicis et Marguerite de France étaient particulièrement proches. Catherine n’était pas uniquement la belle-sœur de Marguerite mais aussi son amie intime. Les deux femmes étaient inséparables. On prétend toujours que Catherine de Médicis était une femme de pouvoir qui se mêlait de tout, mais rien n’était plus vrai qu’en ce qui concernait le mariage et la vie conjugale de sa belle-sœur. A sa décharge, Catherine avait un droit de regard en tant que reine et gouvernante de France. La paix en Europe s’était construite sur ce mariage. Du fait des guerres d’Italie encore récentes, les enjeux diplomatiques étaient considérables et Catherine de Médicis attendait la naissance d’un héritier savoyard avec beaucoup d’impatience.

Hélas on ne peut pas s’empêcher de déplorer au regard de l’histoire la présence de Charles-Emmanuel et de son père dans le livre d’heures de Catherine. Quelle ironie du sort pour elle qui a toujours cherchéà cultiver l’amitié des princes de Savoie alors que ces derniers n’ont jamais cessé de se moquer des Valois, de les salir et de profiter des guerres de religion pour grignoter des petits bouts du royaume de France. Catherine de Médicis avait beau être clairvoyante, sa vision hyper sacrée de la famille l'avait bien aveuglé quant aux sentiments francophobes de la maison de Savoie.

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Tableau explicatif du folio 99v
J’espère que vous me pardonnerez ce petit intermède qui permet de resituer le contexte familial et politique dans lequel le livre d'heures a été conçu ; je reviens donc sur notre dessin et sur l’hypothèse formulée par Henri Zerner à l’occasion du colloque de 1997. Puisque Charles n’est pas le petit garçon représenté au premier plan de la miniature, ce serait lui qui serait représentéà gauche dans les traits de ce fameux Mons Dorleans.

Zerner en conclut donc que le dessin de la BnF représente Charles et non le futur Henri II.

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Charles d'Orléans dans le livre d'heures
La troisième hypothèse :

C’est ici que je me permets d’intervenir. Charles d’Orléans est bien présent dans le livre d’heures de Catherine de Médicis mais sur un autre folio (ci-contre). La base de données de la BnF identifie le personnage représenté au folio 209 comme étant François d'Alençon. Il s'agit en réalité de la reprise d'un portrait de Charles d'Orléans peint par Corneille de Lyon et se trouvant aujourd’hui au musée des Offices.

Charles d’Orléans peut-il être représenté deux fois dans le livre d’heures de Catherine ? On peut en douter. On peut donc considérer que le portrait du duc d’Orléans représente bel et bien le futur Henri II.

Conclusion

Le dessin de la BnF représentant le duc d’Orléans peut aussi bien représenter Henri et Charles, respectivement le deuxième et troisième fils de François Ier. Toutefois au vue des différents personnages représentés dans le livre d’heures de la reine Catherine, l’hypothèse traditionnelle qui voit en lui le futur Henri II reste encore vraisemblable.

Dans le catalogue consacré au Clouet, Alexandra Zvereva avait elle-même repris l'identification traditionnelle. Elle ajoute concernant le livre d’heures de Catherine, qu’en choisissant ce portrait, la reine aurait voulu avoir avec elle l'image de son époux tel qu'il était à l’époque de leur mariage2.

C'est enfin un portrait qui doit être mis en relation avec le portrait équestre de la Menil collection dont l'existence apporte un argument supplémentaire à l'identification traditionnelle.


Notes

1. Hervé Oursel et Julia Fritsch (dir.), Henri II et les arts : Actes du colloque international, École du Louvre et Musée national de la Renaissance-Écouen, 1997, La Documentation Française, 2003, p. 22.

2. Alexandra Zvereva, Les Clouet de Catherine de Médicis. Chefs-d'œuvre graphiques du musée Condé, Paris, Somogy éditions d'art, 2002, p. 60.

Marguerite de France (1523-1574)


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Marguerite de France, Chantilly
Portrait de Marguerite de France vers 1527

Marguerite est la dernière enfant de François Ier et de Claude de France. Elle n'a pas connu sa mère qui est morte peu de temps après sa naissance.

Son éducation s'est faite à la cour du roi François sous l'influence de sa tante Marguerite. De cette parenté, elle garda un goût pour les Lettres et un esprit humaniste.

De tous les enfants de François Ier, c'est celle qui vécut le plus longtemps. On a donc beaucoup de portraits d'elle, et ce d'autant plus qu'elle était aimée du roi son père et du roi son frère. Jean Clouet l'a représenté ici vers l'âge de quatre ou cinq ans.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

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cambridge
Il existe un portrait de Corneille de Lyon représentant une jeune fille dont les traits ne sont pas sans rappeler la princesse Marguerite. Elle porte un costume semblable à celui que porte à la même époque Catherine de Médicis (qui était pour Marguerite à la fois une belle-soeur et une amie proche). Je m'avance beaucoup en proposant ce portrait comme étant celui de Marguerite. Anne Dubois de Groer qui l'a relevé dans son catalogue raisonné l'a laissé sans identification1. La jeune fille devait avoir une douzaine d'années quand ce tableau a été peint en 1536, ce qui correspond à l'âge du modèle.

Source : (Cambridge, The fogg art museum)

 

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Marguerite vers 1545
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Marguerite vers 1542
Portrait de Marguerite vers 1542 et 1545

Marguerite est représentée vers l'âge de 18 et 22 ans. Si la princesse fit plusieurs fois l'objet de négociations matrimoniales, elle refusa toujours de faire alliance avec un petit parti. Fille et soeur de rois, elle avait la volonté de n'épouser qu'un souverain ou un fils de roi. L'exigence de ses revendications la laissa célibataire pendant de nombreuses années.

Source : Rmn et Rmn(Chantilly, musée Condé)

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Marguerite de France (Rijkmuseum)
Estampe représentant Marguerite de France (ci-contre) 

Source : (Amsterdam, Rijkmuseum)

 

 


Notes

1. Anne Dubois de Groer, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 264.

Article modifié en octobre 2011

Article 2

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Marguerite duchesse de Berry d'après Corneille de Lyon (Chantilly)

 Portrait présumé de Marguerite d'après Corneille de Lyon

D'après Anne Dubois de Groer, ce portrait n'est pas un original ; ce qui explique que son identification à Marguerite n'est pas évidente1. Il existe un portrait équivalent au château de Versailles.

Le portrait a probalement été réalisé au début du règne d'Henri II. Faute de trouver un époux de son rang en Europe, la soeur du roi vit à la cour de France. Pour l'entretien de son rang et de sa maison, Henri II lui a donné en jouissance le duché de Berry.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

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Marguerite de France (Chantilly)
Portrait de Marguerite par François Clouet vers 1550

La pose solennelle donnée par le portraitiste à son modèle et la beauté du costume que laisse transparaître l'esquisse fait de ce dessin un très beau portrait de la duchesse de Berry. Un autre dessin de Chantilly semble s'apparenter avec lui (image ci-dessous).

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Marguerite de France
A 25 ans passés, Marguerite est par son esprit et son affabilité une figure appréciée de la cour de France et de la famille royale.

Source : Rmn et  Rmn(Chantilly, musée Condé)

 

 

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Marguerite de France (vendu chez Christies en 2011)
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Marguerite de France (Chantilly)
Portrait de Marguerite par François Clouet vers 1555

Ce très beau portrait est le dernier représentant Marguerite en costume de cour, avant son départ de France. A 30 ans passés, elle n'est toujours pas mariée.

Le portrait peint n'est réapparu qu'en 2011, en vente, chez Christies.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé) et Christies

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Marguerite représentée sur la miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis

Le portrait a servi de modèle pour la miniature (ci-contre) représentant les filles et épouses de François Ier dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Marguerite y est la seule personne à placer son regard vers le lecteur (à l'époque de la réalisation de cette miniature dans les années 1570, elle est l'une des rares figures représentées àêtre encore vivante).

Source : (Paris, BnF)

 

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Marguerite de France en Minerve (Wallace collection)

Représentation allégorique de Marguerite en Minerve vers 1555

Cette très belle plaque en émail rappelle que Marguerite était une femme lettrée, protectrice des écrivains.

Les poètes de la Pléiade comme Ronsard et Du Bellay l'ont célébré comme étant la nouvelle Pallas (ou Minerve). Comme son père autrefois, elle est représentée sous les traits de la déesse. Elle est la divinité qui défend l'art des lettres contre les diatribes des sectaires ignorants.

Marguerite de France passe également pour avoir été sympathisante des idées de la réforme protestante.

Source : Wga (Londres, Wallace collection)

 

 


 Notes

1. Anne Dubois de Groer, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 213. 

Article modifié en octobre 2011


Article 1

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Marguerite de France en deuil blanc 2 (Londres)
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Marguerite de France en deuil blanc 1 (Londres)
Deux portraits de Marguerite en deuil blanc par François Clouet en 1559

Ironie du sort pour Marguerite, c'est à quelques jours de son mariage avec le prince de Savoie Emmanuel-Philibert, en juin 1559, que le roi Henri II est mortellement blessé au cours du fameux tournoi des Tournelles. Au seuil de sa mort, craignant que le savoyard ne se dérobe à ses engagements, le roi obligea la tenue immédiate du mariage. Les enjeux politiques de cette alliance étaient considérables. La cérémonie a donc lieu, .. dans les pleurs. La reine Catherine qui avait tant désiré et attendu ce moment, était tombée malade sous le coup de l'émotion de l'accident de son mari. Elle n'assiste même pas au mariage. Le roi meurt dans la nuit même. 

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Marguerite en deuil blanc (Turin)
Le portrait représente Marguerite arborant pour son frère le deuil blanc. Il s'agit du dernier portrait avant le départ de la princesse pour la Savoie.

Parce qu'il était impossible pour Marguerite de quitter la France sans avoir participé au deuil de la cour et encore moins en abandonnant son amie Catherine et ses enfants dans une situation aussi malheureuse, son départ pour la Savoie fut plusieurs fois reporté. Catherine de Médicis avait également obtenu le report du départ de la reine d'Espagne à laquelle elle était aussi attachée. 

Marguerite ne quitta la France qu'au mois de décembre 1559. Elle se rendit à Nice le temps de retrouver la santé, car les nouvelles de France qui lui parvenaient au sujet de la crise religieuse et des évenements d'Amboise l'avaient beaucoup affecté.

Source : (Londres, The British museum) et idem

Source : Corbis (Turin, Galerie Sabauda) 

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Marguerite de France (Kunsthistorisches museum)

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Marguerite de France
Portrait de la duchesse de Savoie

Les deux tableaux représentent la duchesse dans un portrait probablement fait en Savoie (le portrait original est inconnu mais il subsiste sous forme de copies dont une très belle gravure1).

 

 

 

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Marguerite de France (BnF)
On peut faire le rapprochement de ces tableaux avec un dessin de la BnF identifié probablement à tort à Marguerite de Parme (image ci-contre).

Souveraine d'un pays officiellement alliéà la France. Marguerite se fit remarquer par son amabilité naturelle et ses interventions pour apaiser les tensions dans le nord de la péninsule italienne. Elle sut maintenir son époux pourtant tout dévouéà l'Espagne, dans une amitié - très fragile - avec la France.

Souce : Arcadja2 ; (Vienne, Kunsthistorisches museum) ; (Paris, BnF) 


Notes

1.Dana Bentley-Cranch, « L'iconographie de Marguerite de France », in Culture et pouvoir au temps de l'humanisme et de la Renaissance. Actes du Congrès Marguerite de Savoie, Paris, Slatkine, 1978, p. 243-256. Voir également Alexandra Zvereva, Les Clouet de Catherine de Médicis : chefs-d’œuvre graphiques du musée Condé, Paris,  Somogy, 2002, p. 114.

2. L'oeuvre a été vendue aux enchères sous une autre identification. Par comparaison avec le portrait du Kunsthistorisches museum et avec la gravure précédemment citée, l'erreur paraissait évidente.. 

Quelques exemples sur le marché de l'art


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Portrait de Téligny autrefois identifiéà Charles IX
Le marché de l'art n'échappe pas aux erreurs d'identification. Il suffit qu'un homme soit peint à la mode de Charles IX pour qu'il soit aussitôt identifié au roi. C'est le cas de ce très beau portrait (ci-contre) présenté pour être celui du jeune souverain. L'existence d'une copie dans les collections autrichiennes (ci-dessous) nous permet de proposer une identification plus certaine : Charles de Téligny.

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Téligny, Kunsthistorisches museum
Téligny était le gendre de l'amiral de Coligny. A l'issue de la troisième guerre de religion, il était employé par son beau-père pour négocier la paix avec la couronne. Téligny faisait partie de ces protestants qui poussaient Coligny à faire confiance au roi et à monter à la cour. Il fut massacré durant la Saint-Barthélemy. 

Source : Artvalue (Drouot/juin 2000)

Source : (Vienne, Kunsthistorisches museum)

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Portrait du duc de Nemours, autrefois identifiéà Charles IX
Le portrait suivant (ci-contre)a également été transmis par le passé comme représentant le jeune roi Charles. 

Il est encore plus facile de corriger l'erreur d'identification, car les collections publiques possèdent plusieurs exemplaires de ce portrait. Le British museum en possède même le dessin original. Il s'agit de Jacques de Savoie, duc de Nemours.

Le duc de Nemours était un prince de la maison de Savoie et un parent de la famille royale. Fortement lié aux Guise, il combattait dans le camp catholique pendant les guerres civiles. Il nous est surtout connu pour la réputation de son charme et le couple glamour qu'il forma avec Anne d'Este.

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Portraits de Jacques de Savoie, duc de Nemours
Source : Artvalue (Palais Dorotheum/mars 2001)

Source : (Londres, British museum) ; Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Rmn (Chantilly, musée Condé)

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Portrait équestre du duc de Nemours
Je profite de l'évocation de l'iconographie de ce personnage pour mentionner l'erreur dans l'identification d'un petit portrait équestre exposé aujourd'hui au musée Condé(ci-contre). Je l'avais moi-même présenté sur ce blog comme étant le duc d'Anjou (je l'ai retiré depuis), mais Alexandra Zvereva l'a - avec raison - identifié au duc de Nemours1. A y regarder de près2, le visage du portrait équestre reprend les traits de Nemours dans son tableau de Chantilly (ci-dessus).

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

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Portrait du duc de Guise, autrefois identifié au roi Henri II
Je terminerai cet article par mentionner ce portrait présumé du roi Henri II (ci-contre). Là encore, il en existe plusieurs portraits semblables qui permettent de corriger avec évidence son identification.

Le portrait représente en réalité l'un des plus importants familiers du roi : François de Lorraine, duc de Guise.

François de Lorraine était le premier époux d'Anne d'Este. Il fut un des piliers de la cour au commencement des guerres de religion. Du fait de sa célébrité et de la grandeur de sa maison, de nombreuses copies ont été faites de ses portraits. Il ne serait pas étonnant qu'elles aient eu parfois la valeur d'icône du fait de la réputation du prince après son assassinat par un protestant en 1563. Son image ne doit pas être confondue avec celle de son fils, Henri de Guise lui aussi assassiné et lui aussi entouré d'un aura de prestige.

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Portraits de François de Guise
Source : Artvalue : (Tajan/décembre 2003)

Source : (Paris, BnF) ; (Vienne, Kunsthistorisches museum) ; (Vienne, Kunsthistorisches museum)

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Notes

1. Musée Condé, Les miniatures du musée Condéà Chantilly, Portraits des maisons royales et impériales de France et d’Europe, Paris, Somogy, 2007, p. 210. Il me semble avoir aperçu sur un site de vente d'oeuvres d'art, un tableau semblable représentant le duc de Guise, François, premier époux d'Anne d'Este. Il reprenait les traits du dessin de la BnF (ci-desus). Je regrette de ne pas en avoir pris la référence.

2. Ce qui nous est impossible de faire avec la petite reproduction photographique ici présentée.

La généalogie des derniers Valois


Note du 23 novembre 2012 : je tente de passer régulièrement pour corriger les liens défaillants (qui est du à l'hébergeur d'images). :)

 

Généalogie des Derniers Valois

 

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Genealogie des Derniers Valois
Depuis François Ier à Marie-Elisabeth de France.

La maison royale des Valois s'est éteinte en 1589 à la mort du roi Henri III. 

Ses deux dernières représentantes sont Marguerite de Valois, reine de Navarre, décédée en 1615 et Diane de France, duchesse d'Angoulême, décédée en 1619.

Lien direct pour voir les détails de l'arbre (ou clic droit sur l'image, puis sur ouvrir le lien)

 

 

 

 

 

 

 

Généalogie des descendants des Valois

 

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Genealogie des Derniers Valois
Cet arbre représente l'ensemble des enfants et des petits-enfants issus du couple Henri II et Catherine de Médicis.

Il permet de comprendre les liens qui lient la monarchie française avec ses voisins espagnols et lorrains. Après son extinction, la maison des Valois continue de survivre à travers eux et à travers les personnalités issues des branches illégitimes (maison bâtarde d'Angoulême et de Saint-Rémy). L'arbre ne prend pas en compte les autres branches illégitimes issues de la maison des Valois comme celle de Longueville.

Lien direct pour voir les détails de l'arbre (ou clic droit sur l'image, puis sur ouvrir le lien)

Concernant la famille de Saint-Rémy voir P. VAN KERREBROUCK, Les Valois, Villeneuve d'Ascq, 1990

 

Généalogie des derniers Valois

et de leurs cousins (prétendants au trône de France à la mort d'Henri III)

 

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Arbre des descendants des Valois-Orléans
Il s'agit d'un arbre représentant les descendants des Valois à partir de la branche des Valois-Orléans (issue de Louis d'Orléans, frère cadet de Charles VI).

Il a l'intérêt de présenter les cousins des derniers Valois et permet de comprendre la légitimité des prétentions de la maison de Guise sur la couronne de France à la mort du roi Henri III.

Aux Etats généraux de 1593, plusieurs personnalités avaient revendiqué le trône de France en tant que descendants des Valois ; parmi elles, le duc de Savoie, le duc de Guise (fils du balafré), le duc de Mayenne et le duc de Nemours.

Cet arbre vient en complément du précédent. Le roi d'Espagne avait également revendiqué le trône de France pour sa fille Isabelle, et le duc de Lorraine pour son fils le marquis de Pont. De là s'en étaient suivies des alliances politiques et des rivalités qui fragilisèrent le mouvement ligueur et permirent à Henri IV de s'imposer définitivement.

Lien direct pour voir les détails de l'arbre

 

Généalogie simplifiée de la maison de Bourbon

 

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Maison de Bourbon
Les membres de la maison de Bourbon ont le statut de princes de sang. Ils siègent derrière la famille royale au sein des cérémonies officielles, religieuses et politiques. Ce sont des personnages qui ont joué un rôle important durant les guerres de religion, et certains d'entre eux comme les rois de Navarre et les princes de Condé, n'ont pas toujours laissé un souvenir agréable aux Valois.

Pourtant, il est bon de rappeler que pour la famille royale, les Bourbons ne sont pas seulement des cousins et des rivaux, mais ce sont aussi des amis.

Cet arbre généalogique a en effet l'intérêt de rappeler l'existence de la branche cadette, celle de Montpensier qui a toujours été fidèle à la couronne. Si le mariage entre Marguerite de Valois et Henri de Bourbon a fortifié les liens entre les deux familles, une forte amitié existait déjà auparavant entre Catherine de Médicis, la duchesse de Montpensier et le prince de La Roche-sur-Yon. 

Lien direct pour voir les détails de l'arbre (ou clic droit sur l'image, puis sur ouvrir le lien)

 

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Boubon protestants et catholiques

La maison de Bourbon était très partagée dans le domaine religieux. Le deuxième arbre que je vous présente, reprend le précédent mais en indiquant par des cadres de couleur les personnes qui sont de confession protestante (violet) et celles qui sont des catholiques militants voir ultras (jaune). 

Lien direct pour voir les détails de l'arbre(ou clic droit sur l'image, puis sur ouvrir le lien)


 

Généalogie simplifiée de la maison de Lorraine et de Guise

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Généalogie de la maison de Lorraine et de Guise

Les membres de la maison de Lorraine ont joué un rôle très important à la cour des Valois. Cet arbre permet de resituer qui est qui.

Cet arbre doit être refait ultérieurement (en 2013 ?).

 

 

Généalogie simplifiée de la maison des Habsbourg(du XVe au XVIIIe siècle)

 

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Généalogie de la maison des Habsbourg
Il n'y a quasiment pas une génération sans que les Habsbourg n'offrent une fille à marier au roi de France : Marguerite, Eléonore, Elisabeth, Anne, Marie-Thérèse. On y trouve également Jeanne, mère de Marie de Médicis.

Lien direct vers l'arbre

Lien vers un autre arbre trouvé sur le net(en espagnol)

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Louise de Lorraine (the Royal Collection)
Portrait de la reine douairière Louise de Lorraine gravé par Léonard Gaultier

Il s'agit de la dernière image de la reine Louise. Elle est représentée avec une coiffe de veuvage.

C'est une estampe qui se retrouve dans beaucoup de collections publiques (Centre de recherche du château de Versailles , The Royal Collection, Bibliothèque nationale de France, Osterreischiche Nationalbibliothek).

Elle a été reprise par Thomas De Leu mais avec beaucoup moins de précision (The Royal collection, The Fitzwilliam museum, Bibliothèque nationale de FranceOsterreischiche Nationalbibliothek)

Source : The Royal Collection (Royaume-Uni)

 

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Louise de Lorraine Vaudémont, musée du Louvre
Portrait présumé de Louise de Lorraine (?)

Il s'agit d'un portrait assez étrange. La femme représentée porte une coiffe du début des années 1600. Louise de Lorraine étant morte en 1601, il s'agirait donc d'un portrait réaliséà l'extrême fin de sa vie.

En dépit de l'inscription placé en haut du dessin, je suis sceptique quant à l'identité de cette femme. Devenue veuve, Louise de Lorraine avait choisi de porter le deuil et de vivre solitaire. Il me paraît difficile de l'imaginer sans un voile et avec un décolleté si ouvert.

Il faut reconnaître que le visage n'est pas sans rappeler Louise. A côté du précédent portrait, Louise a grossit. Plus de quinze ans séparent les deux portraits. Louise devrait avoir ici près de cinquante ans. Mais je reste sceptique.

Source : Base Joconde (Paris, musée du Louvre)

 

Charles d'Angoulême (1573-1650)


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Charles, bâtard de France
Portrait de Charles bâtard de France

Source de l'image : Vienne, Osterreichische nationalbibliothek

Charles est le fruit des amours illégitimes du roi Charles IX et de Marie Touchet, fille d'un officier de justice de la région d'Orléans.

Le bâtard est né le 28 avril 1573. Orphelin de père un an plus tard, il est placé sous la tutelle de sa grand-mère Catherine de Médicis et de son oncle, le roi Henri III.

Comme le veut la tradition, il est élevé comme un prince de la maison royale. Pendant six ans, il grandit au château d'Amboise aux cotés de sa demi-soeur Marie-Elisabeth de France, d'un an son cadet. Catherine de Médicis et Henri III les visitaient parfois et se prenaient d'affection pour les deux enfants.

Marie-Elisabeth mourut en 1578 à l'âge de 5 ans. L'année suivante, Charles, au sortir de la petite enfance, quand l'âge vient pour les petits garçons de s'habiller comme des adultes, est emmenéà Paris, pour vivre aux côtés de sa grand-mère et du roi son oncle. Dans cette famille, où la culture et les arts du spectacle sont des règles de vie, Charles bénéficia d'une excellente éducation.

 La gravure représente le prince vers 1580-1585. 

 

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Le prince de Valois, Poggio a Caiano
Portrait en pied d'un prince de la dynastie des Valois conservéà la Villa médicéenne de Poggio a Caiano

Source de l'image : Wikimedia Commons (Villa médicéenne de Poggio a Caiano)

L'image a été téléchargée sur Wikimedia Commons en 2012. Le portrait n'est ni identifié, ni daté.

Il représente un jeune homme de la cour, habilléà la mode des années 1580 ; un jeune prince habilléà la mode Henri III ? La comparaison des visages semble étayer l'identification au bâtard d'Angoulême (yeux cernés, nez assez long).

La présence de ce portrait à la Villa médicéenne de Poggio peut s'expliquer par la transmission des collections de Catherine de Médicis à sa petite-fille Christine de Lorraine. Lorsque celle-ci épousa en 1589 le grand-duc de Toscane, Christine emporta avec elle une grande partie des collections de portraits de la reine-mère. La Villa médicéenne de Poggio a Caiano était l'une des résidences d'été des grands-ducs de Toscane et a pu abriter une partie de ces collections.

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Charles, bâtard de France, Poggio a Caiano
Le prince bâtard connut une faveur croissante à la cour. En grandissant, il montrait un goût certain pour les soirées festives, et une aisance en société qui le faisait apprécier du roi.

Henri III le traitait comme son fils. Il l'estimait au point que Charles rivalisait en faveur avec les deux archifavoris en titre Joyeuse et Epernon. Dans les quinze derniers  mois du règne, le bâtard devint - avec Roger de Bellegarde - le nouveau favori, remplaçant les deux archimignons déchus.

Il fut question d'en faire l'héritier du trône. L'absence de dauphin et la reprise de la guerre autour de la succession royale avaient poussé Catherine de Médicis à proposer cette solution au roi. Il semble que celui-ci ait hésitéà faire du bâtard son successeur. Mais Henri III, prince consciencieux et respectueux de la loi, avait finalement rejeté cette idée contraire à la tradition.

La fin du règne approchait et avec lui la fin des Valois. Les évènements s'accélèrent ; Henri III est assassiné par Jacques Clément ; Charles est à son chevet, en larmes, se préparant à redevenir orphelin. Catherine de Médicis était décédée quelques mois plus tôt. Elle lui avait légué toutes ses possessions ; Charles était désormais comte d'Auvergne et l'héritier bâtard d'une dynastie disparue.

 

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Le comte d'Auvergne, Musée de l'Ermitage

Portrait au crayon de Charles, comte d'Auvergne dessiné vers 1600 par Benjamin Foulon et conservé au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg

Source de l'image :Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage

Le prince est représentéà l'âge de 25 ans environ. Il porte un collet monté dans une forme stylistique qui permet de le dater vers 1600, c'est-à-dire peu de temps avant son embastillement.

A la mort d'Henri III (1589), Henri IV avait pris le bâtard d'Angoulême sous sa protection. Charles l'avait reconnu comme roi et s'était battu pour lui aux batailles d'Arques et d'Ivry.

Charles se rangea très tôt dans le rang des grands seigneurs mécontents et participa aux complots de la cour pour évincer Henri IV. C'était un prince qui menait joyeuse vie à la cour, participant aux festivités, mais proche d'une infatigable comploteuse, Henriette d'Entragues, la maîtresse du roi. Elle était sa demi-soeur, fruit de leur mère Marie Touchet et de François de Balzac d'Entragues.

Charles avait un motif de mécontentent : le procès que lui faisait sa tante Marguerite de Valois pour récupérer l'héritage des Valois dont sa mère Catherine l'avait dépossédée au profit de Charles : le comté d'Auvergne

Ayant perdu ses procès, Charles intrigua contre le roi et perdit sa faveur. En 1604, il participa au complot de sa soeur ; fugitif, pourchassé, capturé, jugé et condamnéà mort, Charles fut mis à la Bastille où il demeura jusqu'à en 1617.

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Le comte d'Auvergne à l'antique, galerie du château de Beauregard
Il existe un portrait du prince dans la galerie des illustres du château de Beauregard (ci-contre à droite). Il est représenté avec les autres personnalités du règne d'Henri IV. La curiosité de ce portrait est que le comte d'Auvergne est peint de profil et habilléà l'antique. C'est un témoignage du caractère divertissant et lettré du prince, créateur et producteur de ballets. Charles de Valois avait perpétuéà la cour d'Henri IV, la grande tradition des arts festifs des derniers Valois, en digne héritier de Catherine de Médicis et d'Henri III.

Source de l'image : Gettyimage (Château de Beauregard)

 

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Charles, duc d'Angouleme (BnF)
Représentation de Charles de France, duc d'Angoulême sur une gravure de Crispin de Passe, tirée du fameux manuel d’équitation, d'Antoine Pluvinel, L'Instruction du Roy en l'Exercice de Monter à Cheval

Source de l'image : (Bibliothèque nationale de France)

Le prince bâtard demeura en prison pendant quatorze ans, dans des conditions et un confort dignes d'un prince. Sa tante Diane de France, duchesse d'Angoulême ne ménageait pas ses efforts auprès du roi pour atténuer ses conditions de vie et obtenir sa libération. Elle l'obtint en 1617 du jeune roi Louis XIII, à la chute de Concini et de Marie de Médicis (qui avait des raisons d'en vouloir au demi-frère de l'audacieuse maîtresse de son mari).

A la mort de sa tante en 1619, son unique parente, Charles, dernier représentant des Valois, hérita de ses biens. Charles devient duc d'Angoulême.

 

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Charles de Valois duc d'Angoulème
Portrait de Charles de France, duc d'Angoulême dessiné par Daniel Dumonstier et conservé au manoir de Waddesdon

Source : Daniel Lecœur, Daniel Dumonstier (1574-1646), Arthena, 2006 (Waddesdon manor, Royaume-Uni)

Le prince est représenté dans les années 1630.

Après avoir passé plus de 10 ans en prison, le prince Charles se montra fidèle au roi. Louis XIII l'employa au siège de La Rochelle où il lui confia l'un des commandements de l'armée royale, honneur réservé aux princes et aux Grands.

 

 

 

 

 

 

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Charles duc d'Angoulême par Champaigne, Bnf
Portrait du duc d'Angoulême, peint vraisemblablement par Philippe de Champaigne au début du règne de Louis XIV

L'image est la photographie en noir et blanc d'un portrait dont le style soigné donne à croire qu'il s'agit d'une oeuvre peinte par Philippe de Champaigne. La précision des détails dans le rendu de la matière étaye cette hypothèse.

La photographie est conservée à la BnF, mais la localisation du tableau n'est pas mentionnée (source de l'image : Bibliothèque nationale de France).

C'est le dernier portrait du prince avant sa mort. Il le représente dans les années 1640, avec un col et une mouche de cette époque.

Charles d'Angoulême est mort à l'âge de 77 ans. Il a traversé les époques pour mourrir sous le règne de Louis XIV. Il a connu le règne de quatre monarques, lui qui aurait pu devenir roi.

Le portrait le représente dans ses fonctions d'homme de guerre. Il porte sur son armure, l'étoffe blanche des commandants militaires.

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Charles de Valois

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Charles duc d'Angouleme, château de Bussy-rabutin

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Charles duc d'Angouleme, Château de Skokloster, Suède
Le portrait de Champaigne a été reproduit par un grand nombre de graveurs et recopié en peinture.

Il en existe des copies dans les galeries privées dont celle du château de Bussy-Rabutin.

Le dessin original de Philippe de Champaigne (ci-contre à gauche) a été vendu aux enchères.

Source des images : Artnet (Collection privée) ; Base Palissy (Château de Bussy-Rabutin) ; (Château de Skokloster, Suède)

 

Portrait de Charles de Valois, duc d'AImage may be NSFW.
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Charles par Jean Morin , The Royal Collection
ngoulême, gravé par Jean Morin d'après l'oeuvre de Philippe de Champaigne

Source de l'image : (The royal collection, Royaume-Uni)

Le portrait a été réalisé d'après l'oeuvre de Philippe de Champaigne dont Jean Morin était probablement l'élève.

L'image a été reproduite à de nombreuses reprises par les maîtres graveurs du milieu du XVIIe siècle, dont Gilles Rousselet et Pierre Daret (images ci-dessous).

Des tirages de ces oeuvres sont aujourd'hui conservés dans de nombreuses collections institutionnelles ; pour n'en citer que quelques uns : la Bibliothèque nationale de France, le château de Versailles, la Royal Collection du Royaume-Uni.

 Source : (Bibliothèque nationale de France) ; (The Royal collection, Royaume-Uni) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France)

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Charles par Gilles Rousselet, Bnf

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Charles par Pierre Daret, The Royal collection

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Charles de Valois, Bnf

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Charles de Valois, Bnf

 

 

 

 

 

 

 

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Charles par Moncornet, BnF

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Charles de Valois par Mazot, BnF

 

 

 

 

 

 

 

 

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Statue funéraire de Charles d'Angoulême, Hôtel Lamoignon, Paris
Statue funéraire de Charles de Valois, duc d'Angoulême conservée à l'hôtel Lamoignon

Source : Wikimedia Commons (Hotel Lamoignon, Paris)

Cette statue funéraire est aujourd'hui conservée dans l'ancien hôtel particulier du prince, situé dans le Marais à Paris. On peut l'y voir dans une petite pièce située à l'entrée, où se trouve également la statue funéraire de Diane de France. Les deux bâtards de la dynastie des Valois, derniers représentants de leur famille sont ainsi réunis de façon symbolique. 

L'hôtel Lamoignon constitue l'un des rares et beaux vestiges de la vie princière sous Henri III. Il a été construit dans ce quartier considéré comme neuf et rupin à l'époque, par Diane de France. Commencé sous Henri III, le chantier s'est arrêtéà cause de la Ligue ; fidèle conseillère de son frère, Diane avait été contrainte de s'exiler de Paris. Les travaux reprirent avec le retour d'Henri IV. A la mort de la duchesse en 1619, l'hôtel passa par héritage à son neveu.

Diane et Charles furent enterrés dans l'église du couvent des Minimes situéà proximité de leur hôtel. L'église a été détruite au XVIIIe siècle, mais les sculptures funéraires ont été sauvées.

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Claude, musée du Louvre
Portrait de la royne Claude conservé au musée du Louvre

Source : Agence photographique de la RMN

Les seuls portraits existants de la reine Claude sont des reproductions d'un dessin original de Jean Clouet aujourd'hui disparu.

Bien que très dépouillé, le portrait conservé par le musée du Louvre, est le plus intéressant au regard de la vraisemblance.

Les autres copies, réparties dans différentes collections, sont d'un intérêt très inégal (ci-dessous).

Le modèle représenté est toujours le même ; la reine porte une robe en décolleté, ouverte sur une guimpe et une coiffe nouée sous le menton, enserrant le visage, dans une configuration typique des années 1510.

 

 

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Claude, musée du Louvre 3
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Claude, musée du Louvre 2
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Claude, CNUM
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Claude,
Chantilly
Source des images (de gauche à droite) :Base Joconde (Chantilly, Musée Condé) ; (Paris, Conservatoire numérique des arts et métiers) ; Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre) ; Rmn (Paris, musée du Louvre) (Ashmolean museum) ; (Ashmolean museum) ; (Osterreichische Nationalbibliothek)

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Claude, Osterreichische Nationalbibliothek
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Claude, Ashmolean museum
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Claude, Ashmolean museum 2

 

 

 

 

 

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Claude de France entourée des princesses de France dans le livre d'heures de Catherine de Médicis
Le portrait a servi de modèle à plusieurs reproductions du XVIe siècle.

On le retrouve dans une miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis représentant la reine Claude au centre d'un portrait de famille composé de ses filles (Louise, Madeleine et Marguerite), de sa soeur cadette, Renée (en bas à droite) et d'Eléonore de Habsbourg.

L'image est très artificielle, car les visages représentés appartiennent des époques différentes. Mais en plaçant la reine en situation dominante, c'est le modèle matriarcal incarnée par Claude qui est mis à l'honneur, et proposé en modèle par Catherine de Médicis.

Source : (Paris, BnF)

 

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Claude, musée du Louvre
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Claude, Kunsthistorisches museum

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Claude, musée des Offices

Le portrait a servi de modèle pour différentes peintures aujourd'hui réparties dans différentes collections européennes :

Le musée des Offices de Florence conserve une belle miniature de la reine Claude, peinte dans les années 1570 (première image à gauche) ; le Kunsthistorisches museum détient un portrait de qualité médiocre mais qui s'intégrait dans une galerie de portraits (comme il était courant d'aménager dans les demeures nobiliaires du XVIe siècle) ; le musée du Louvre conserve un petit portrait en pied qui représente la reine dans une robe fleurdelysée.

Source : ? (Florence, musée des Offices) ; Kulturpool (Kunsthistorisches museum) ; Agence photographique de la RMN (Musée du Louvre)

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Claude, musée du Louvre

Représentation de Claude de France sur le retable de Sainte Chapelle réalisé en émail par Léonard Limousin en 1553

Le médaillon dans lequel est représentée la reine fait partie de la décoration d'un retable destinéà la Sainte Chapelle.

La reine est placée face à son mari dans un médaillon distinct. Leur représentation en priant font pendants à deux autres médaillons illustrant Henri II et Catherine de Médicis. Le retable inscrit le nouveau couple royal dans la continuité de celui incarné trente ans plus tôt par Claude et François de Valois.

Source :Agence photographique de la RMN(Paris, musée du Louvre)

 

 

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Claude, gisant
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Claude, gisant
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Claude, gisant
Gisant de Claude de France sculpté par François Carmoy et Pierre Bontemps pour le tombeau commandé par Henri II à la basilique Saint-Denis

En mémoire de ses parents, le roi Henri II fit ériger à la basilique Saint-Denis un tombeau monumental dans lequel le roi François et la reine Claude sont représentés de façon très réaliste.

La reine est représentée nue, sur un suaire, la tête reposant sur un oreiller.

Source des images : Akg-images ; Akg-imagesAGORHA

 

 

 

Article initialement posté en décembre 2007

 

 


Claude de France (1499-1524)


Fille aînée du roi Louis XII et d'Anne de Bretagne, Claude de France est une princesse de France née en 1499. En épousant son cousin, François d'Angoulême, appeléà devenir en 1515, le roi François Ier, elle assure la continuité dynastique de la monarchie. Elle contribue à cette continuité en donnant le jour à sept enfants, qu'elle met au monde en l'espace d'une dizaine d'année. Elle meurt en 1524, à l'âge de 25 ans seulement. Sa mort précoce explique la rareté de ses portraits.

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Claude de France représentée dans son livre d'heures, The Fitzwilliam museum
Représentation enluminée de Claude de France, enfant, dans son livre d'heures, aujourd'hui conservé au musée de l'université de Cambridge

La scène la représente sur un prie-Dieu, encadrée de saint Claude, sainte Anne et de la vierge Marie enfant.

Le livre d'heures de Claude de France a été réalisé entre 1505 et 1510. Il s'agit d'un cadeau d'Anne de Bretagne à sa fille unique. Pour l'historienne Elizabeth L'Estrange, il marque la volonté d'une mère soucieuse de transmettre à sa fille les valeurs religieuses que sont les siennes1.

Le même ouvrage contient une autre enluminure mettant en scène Claude de France, mais quasi semblable à la première (les deux saints ont interverti leur place, et Claude est agenouillée devant la vierge Marie et sa mère).

Source : (Cambridge, The Fitzwilliam museum)

 

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Claude de France dans un scène de dédicace, BnF
Représentation enluminée de Claude de France dans la scène de dédicace d'un livre commémorant les funérailles de sa mère Anne de Bretagne

Il s'agit d'un livre commandé par le roi Louis XII pour mettre par écrit le récit des célébrations solennelles qui furent organisées à la mort de la reine Anne. L'ouvrage est destinéà diffuser auprès des princes de la chrétienté le déroulement de ses funérailles et leur magnificence royale2.

La scène de dédicace met la princesse Claude à l'honneur, lui dédiant une place qui aurait pu être celle de son père. Elle fait rappeler à la jeune fille le poids de l'immense héritage qui est le sien ; Claude n'est pas seulement une fille de France, elle est aussi l'héritière du duché de Bretagne, dont elle est désormais la duchesse.

Anne de Bretagne meurt en 1514. Claude est représentée vers l'âge de treize ans environ ; elle deviendra reine de France l'année suivante.

Source : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

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Fiançailles de Claude de France et de François d'Angoulême, BnF
Représentation enluminée de Claude de France dans les chroniques de Louis XII

La scène représente ses fiançailles avec son cousin François, le 21 mai 1506. De part et d'autre des fiancés, se tiennent leurs mères respectives, Anne de Bretagne et Louise de Savoie3.

Les visages ne sont pas individualisés, pas plus qu'il n'y a de réalisme dans la taille des personnages.

Source : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

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Le sacre de Claude, BL
Représentation enluminée de Claude de France dans Le Sacre, couronnement et entrée de Madame Claude Royne de France

Il s'agit d'un ouvrage enluminé vers 1517 dédiéà la reine Claude.

L'ouvrage conservéà la British Library a probablement été peint par Jean Coene IV, le même enlumineur qui a peint l'ouvrage sur les funérailles de la reine Claude conservéà la Bibliothèque nationale de France. Tout comme celui-ci, les traits des personnages ne sont pas individualisés. A défaut de portrait, les représentations enluminées de la reine ne rendent pas compte de son physionomie.

Le livre contient plusieurs enluminures consacrées à la reine dont l'une représente la cérémonie du sacre. La reine assise sous un dais, face à l'autel et entourée de sa cour est déjà couronnée.

Source : (Londres, British Library)

 

 

 

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Claude de France dans un scène de dédicace, Bibliothèque de l'Arsenal
Représentation de la reine Claude dans la scène de dédicace du Roman de Palamon et Arcita, écrit par Anne de Graville vers 1521

Anne de Graville était une femme de lettres, auteur de plusieurs oeuvres littéraires et poétiques. Tombée dans l'oubli, Anne de Graville était très connue de ses contemporains. Issue d'une famille proche de la cour, elle était une dame d'honneur de la reine Claude, et devint après la mort de sa maîtresse une intime de Marguerite de Navarre4.

La scène la représente en train d'offrir son ouvrage à la reine, qui le lui aurait commandé.

L'image est tiré d'un exemplaire du roman conservéà la bibliothèque de l'Arsenal (il en existe aujourd'hui six copies manuscrites4).

Source : (Paris, Bibliothèque nationale de France)


1.  Elizabeth L'Estrange, "Le mécénat d'Anne de Bretagne", dans Patronnes et mécènes en France à la Renaissance, Publications de l'Université de Saint-Etienne, 2007 p. 192-193.

2. Elizabeth A. R Brown, Cynthia Jane Brown, Jean-Luc Deuffic, Michaël Jones, etc. Les funérailles d'une reine : Anne de Bretagne (1514) / "Qu'il mecte ma povre ame en celeste lumiere", Brepols, 2013.

3. Anne-Marie, François Ier imaginaire, symbolique et politique à l'aube de la Renaissance française, Paris, Macula, 1987, p. 53-56.

4. http://siefar.org/dictionnaire/fr/Anne_Malet_de_Graville

 

 Article posté initialement le 05 décembre 2007

Claude de France (1547-1575)


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Claude de France, duchesse de Lorraine, musée Bonnat
Portrait de Claude de France, dessiné par François Clouet en 1559 et aujourd'hui conservé au musée Bonnat de Bayonne

Source de l'image : Agence photographique de la RMN (Bayonne, musée Bonnat)

Claude de France est la deuxième fille d'Henri II et de Catherine de Médicis. Elle est leur troisième enfant (après le Dauphin François et la princesse Elisabeth). Elle naît en 1547, l'année de l'avènement de son père au trône de France.

Pour l'historienne Alexandra Zvereva1, ce portrait a été réaliséà l'occasion de son mariage en 1559 avec le duc Charles III de Lorraine. La princesse n'est alors âgée que de douze ans.

Ce mariage s'inscrit dans la volonté politique du roi Henri II de s'attacher le duché souverain de Lorraine à une époque où les frontières du royaume sont bouleversées par les négociations du Cateau-Cambrésis. Le duc Charles, âgé de 15 ans, était depuis quelques années, un otage de la cour de France. Son mariage avec la Couronne de France allait lui permettre de revenir dans son duché et d'en prendre possession. A ses côtés, Claude allait partager sa vie entre la cour de France et celle de Nancy.

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Claude de France, BnF
Princesse d'un tempérament discret, Claude de France est restée relativement peu connue. La raison est qu'elle meurt assez jeune. A la naissance de son premier fils en 1563, Claude n'a que 15 ans. Elle met ensuite au monde une dizaine d'enfants et meurt en couches à l'âge de 27 ans seulement.

La bibliothèque nationale de France conserve un autre portrait de la princesse Claude (ci-contre).

Source de l'image : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

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Claude de France, Munich
Portrait de Claude de France, duchesse de Lorraine, peint par François Clouet et aujourd'hui conservéà l'Alte Pinakothek de Munich 

Source de l'image : Sammlung  (Munich, Alte Pinakothek)

Il s'agit d'un très beau portrait peint vers 1565-1570, et probablement commandé par la reine Catherine de Médicis (le dessin original n'est pas connu).

Claude de France entretenait des rapports très étroits avec sa mère. Régulièrement, elle quittait la Lorraine pour rendre visite à sa mère. Grâce à elle, la cour de Lorraine restait liée à celle de France.

Claude est présente au mariage de sa soeur Marguerite en 1572 ; Marguerite raconte dans ses mémoires comment les pleurs de sa soeur l'avaient inquiétéà quelques heures du massacre de la Saint-Barthélémy. Quelques semaines auparavant, alors qu'elle n'était encore que sur le chemin, Claudeétait tombée vivement malade. Catherine de Médicis avait abandonné la cour pour aller à la rencontre de sa fille et se tenir auprès d'elle durant la rémission de sa maladie. On peut trouver étonnant le choix de la reine-mère de rester auprès de sa fille quand on connaît qu'à ce moment précis de l'Histoire, les tensions politiques suscitées par la tenue du mariage sont au plus fort dans la capitale. Il montre combien Catherine de Médicis était autant attachée à (certains de) ses enfants qu'à la politique interne du royaume.

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Charles III et Claude de France dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnF
La reine-mère se déplaçait elle-même parfois à la cour de Lorraine. C'était l'occasion pour elle de voir sa fille, mais aussi ses petits-enfants (elle s'y trouve en 1560, 1564, 1569 et 1573).

C'est le portrait de Munich qui a servi de modèle au portrait du livre d'heures de Catherine (ci-contre).

Claude y est représentée avec son époux, le duc Charles. La miniature a été peinte vers 1573 quelques temps avant la mort de la duchesse. Sa mort prématurée survenue le 21 février 1575 provoqua chez la reine Catherine une profonde affliction (au point qu'elle adressa des reproches au roi Henri III sur l'indifférence du traitement de ce drame au sein de la cour). Après la mort de son épouse, le duc Charles III continua de rendre visite à sa belle-mère de façon régulière. Sa fille Christine était elévée à la cour de France et lui même touchait une pension de la part d'Henri III, avant que les tensions déclenchées par la Ligue ne le brouilla avec lui.

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Claude_de France__Kh
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E2Claude de France
Le portrait a également fait l'objet de plusieurs copies dont l'une se trouve au musée de Versailles (image de gauche ci-contre).  

Source des images : Agence photographique de la RMN (Versailles, musée national du château), Agence photographique de la RMN (Versailles, musée national du château) , (Vienne, Kunsthistorisches museum)

 

 

 

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Claude de France, musée des Offices
Portrait en pied de Claude de France conservé au musée des Offices de Florence

Source de l'image : Polo museale fiorentino(Florence, musée des Offices)

Ce portrait magnifique, grandeur nature, représente la duchesse Claude dans un costume de cour particulièrement clinquant. Compte tenu de la rareté des portraits en pied dans l'art français du XVIe siècle, il constitue une perle pour l'iconographie des derniers Valois.

Claude porte un costume qui peut être daté de la seconde moitié des années 1570. Peut-être est-ce un portrait commandé par Catherine de Médicis, au lendemain de la mort de sa fille (1575).

Il faut s'imaginer que la reine Catherine possédait dans sa superbe galerie de son hôtel parisien aujourd'hui détruit, tous les portraits de ses enfants dans un style aussi semblable.

L'historienne de l'art Alexandra Zvereva propose de dater les portraits de cette galerie, entre 1576 et 15782. Peut-être faut-il chercher là, la genèse de ce très beau portrait de Claude de France.

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Claude de France dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnF
Comment expliquer la présence de ce tableau à Florence ? Peut-être fait-il partie des biens que Christine de Lorraine, petite-fille de Catherine de Médicis avait reçue en héritage. La fille de Claude, devenue grande-duchesse de Toscane avait emporté avec elle une partie des trésors de sa grand-mère. Il semble évident que de cet héritage, Christine était parvenue à récupérer plusieurs portraits de sa mère.

En plus du grand tableau, le musée des Offices conserve également un portrait de Claude sous forme de miniature (en émail). Le modèle reste le même, et a inspiré une (autre) miniature qui se trouve dans le livre d'heures de la reine (image ci-contre) ; le livre d'heures de Catherine de Médicis contient donc deux portraits de la duchesse Claude.

Ce portrait est finalement très important dans l'iconographie de la duchesse Claude car c'est celui qui sera sans cesse recopié après sa mort.

Source de l'image du livre d'heures: (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 


Première édition de cet article le 04 mai 2007.

1. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 301. Alexandra Zvereva mentionne l'existence d'un autre portrait conservé au Musée de Basse-Saxe de Hanovre. Pour ma part, je me demande s'il ne faudrait pas plutôt y voir le portrait de sa fille Christine. Le type de coiffure et les traits du visage que Christine partageait avec sa mère, me font penser à cette possible identification.

2. Alexandra ZVEREVA, La galerie de portraits de l’hôtel de la Reine (hôtel de Soissons), in Bulletin monumental, tome 166-1, 2008, p. 33-41 (en ligne sur Persée)

Article 0

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Claude de France, portrait posthume de la galerie des Offices
Portrait posthume de Claude de France conservé au musée des Offices de Florence

Source de l'image : Kunst für alle (Florence, musée des Offices)

Il est difficile de reconnaître dans ce portrait le visage de la duchesse de Lorraine. L'interprétation maladroite du costume lui confère un peu de médiocrité, à tout le moins une dissonance que vient renforcer le caractère baroque du décor ; c'est un portrait posthume. Son approximation est assez symptomatique des portraits que les descendants de Claude ont commandés longtemps après sa mort.

Décédée à 27 ans, la duchesse de Lorraine a peu connu ses enfants. Sept survivront à l'âge adulte et entretiendront le souvenir de leur mère par la commande de portraits. Cela explique qu'il existe un grand nombre de portraits posthumes de Claude.

Pour les princes lorrains il s'agit également de rappeler leur ascendance illustre. Par leur mère, ils sont apparentés à la maison de France. Cette parenté royale poussera d'ailleurs le duc Charles à manoeuvrer pour imposer son fils Henri, comme roi de France, à la mort d'Henri III.

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Claude
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Claude de France_uffizi
La plupart de ces portraits posthumes sont des copies ou des reprises du fameux tableau des Offices où la duchesse Claude porte une belle rouge à vertugadin (voir l'article précédent). Ce sont généralement des imitations assez pâles, souvent infidèles à l'original, dans lesquelles il est difficile de reconnaître les traits de Claude. Le costume lui-même est réinterpreté et ne correspond plus vraiment à la réalité vestimentaire de départ.

Source des images : Sammlung (Munich, Alte Pinakothek), Alinari(Florence, musée des Offices)

 

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Carlo III duca di Lorena e la sposa Claudia di Francia
Portrait du couple ducal Charles III et de Claude

Source de l'image : Polomuseale(Florence, musée des Offices)

La duchesse Claude est souvent représentée en compagnie des membres de sa famille, de son époux ou de ses enfants. 

Sur ce double portrait, on retrouve les élements du portrait en pied des Offices : la fraise évasée et la coiffure en ratapenade typique des années 1570. L'image de Claude est figée tandis que les personnes qui l'accompagnent sur les tableaux prennent de l'âge. Sur ce panneau, le duc Charles est représentéà la fin de sa vie, quarante ans après la mort de son épouse ; il ne s'était jamais remarié. 

Le tableau fait partie d'une galerie de portraits des ducs de Lorraine réaliséà la fin du XVIIe siècle.

 

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image_src_rosaire
Portrait de la famille ducale dans L'institution du rosaire, oeuvre peinte en 1597 par Jean de Wayembourg et conservé au musée lorrain de Nancy

Source de l'image : (Nancy, musée lorrain)

Il s'agit d'une peinture commandée par le duc de Charles III qui marque l'engagement du prince lorrain dans la piété de la foi catholique. 

Sous son règne, la Lorraine connaît un âge d'or qui renforce le prestige de sa famille princière. Au commencement du XVIIe siècle, cette dernière constitue un puissant réseau familial.

Le peinture représente le couple ducal entourée de ses enfants. Claude de France est accompagnée de sainte Catherine de Sienne et de ses quatre filles. De gauche à droite sont représentées : Catherine, future abbesse de Remiremont, Christine grande duchesse de Toscane, Antoinette, future duchesse de Juliers, et Elisabeth, duchesse de Bavière.

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rosaire3

 

 

 

 

 

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claude_galerie
Galerie de portraits des princesses de la maison ducale de Lorraine, peinte en 1599, et conservée sur deux toiles au musée du Prado

Source de l'image : (Madrid, Musée du Prado)

La duchesse Claude figure en seconde place, dans un costume rouge qui est le même que le tableau en pied des Offices.

Elle se tient derrière sa belle-mère, Christine de Danemark, une autre figure historique de la famille en tant que nièce de Charles Quint. Celle-ci avait été régente du duché de Lorraine durant la minorité de son fils Charles ; jusqu'à l'intervention française de 1552.  C'est pour briser l'influence impériale exercée par Christine, qu'Henri II était venu en Lorraine et pris le contrôle de l'enfant. Lorsque cette toile est peinte, elle aussi était décédée depuis longtemps.

Derrière Claude, sont représentées ses filles, chacune habillées dans des robes différentes, dans le style de la fin du siècle.

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Femmes_lorraine

 

Article 9

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Marguerite duchesse de Berry d'après Corneille de Lyon (Chantilly)

 Portrait présumé de Marguerite d'après Corneille de Lyon

D'après Anne Dubois de Groer, ce portrait n'est pas un original ; ce qui explique que son identification à Marguerite n'est pas évidente1. Il existe un portrait équivalent au château de Versailles.

Le portrait a probalement été réalisé au début du règne d'Henri II. Faute de trouver un époux de son rang en Europe, la soeur du roi vit à la cour de France. Pour l'entretien de son rang et de sa maison, Henri II lui a donné en jouissance le duché de Berry.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

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Marguerite de France (Chantilly)
Portrait de Marguerite par François Clouet vers 1550

La pose solennelle donnée par le portraitiste à son modèle et la beauté du costume que laisse transparaître l'esquisse fait de ce dessin un très beau portrait de la duchesse de Berry. Un autre dessin de Chantilly semble s'apparenter avec lui (image ci-dessous).

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Marguerite de France
A 25 ans passés, Marguerite est par son esprit et son affabilité une figure appréciée de la cour de France et de la famille royale.

Source : Rmn et  Rmn(Chantilly, musée Condé)

 

 

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Marguerite de France (vendu chez Christies en 2011)
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Marguerite de France (Chantilly)
Portrait de Marguerite par François Clouet vers 1555

Ce très beau portrait est le dernier représentant Marguerite en costume de cour, avant son départ de France. A 30 ans passés, elle n'est toujours pas mariée.

Le portrait peint n'est réapparu qu'en 2011, en vente, chez Christies.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé) et Christies

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Marguerite représentée sur la miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis

Le portrait a servi de modèle pour la miniature (ci-contre) représentant les filles et épouses de François Ier dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Marguerite y est la seule personne à placer son regard vers le lecteur (à l'époque de la réalisation de cette miniature dans les années 1570, elle est l'une des rares figures représentées àêtre encore vivante).

Source : (Paris, BnF)

 

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Marguerite de France en Minerve (Wallace collection)

Représentation allégorique de Marguerite en Minerve vers 1555

Cette très belle plaque en émail rappelle que Marguerite était une femme lettrée, protectrice des écrivains.

Les poètes de la Pléiade comme Ronsard et Du Bellay l'ont célébré comme étant la nouvelle Pallas (ou Minerve). Comme son père autrefois, elle est représentée sous les traits de la déesse. Elle est la divinité qui défend l'art des lettres contre les diatribes des sectaires ignorants.

Marguerite de France passe également pour avoir été sympathisante des idées de la réforme protestante.

Source : Wga (Londres, Wallace collection)

 

 


 Notes

1. Anne Dubois de Groer, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 213. 

Article modifié en octobre 2011

Article 5

Les portraits de Charles IX (1550-1574)

 

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Charles IX
Roi de France à l'âge de 10 ans, Charles IX a eu le malheur de devenir le souverain d'un royaume en déliquescence, pris en otage par les factions politiques et les groupes religieux extrémistes. Les guerres de religion étaient inévitables et le pauvre enfant n'y pouvait rien, pas plus qu'il ne pouvait empêcher les atrocités commises durant la nuit du 24 août 1572 et les jours suivants.

Enfant, il avait du assister à de nombreuses réunions de tractations politiques, sans résultat probant de paix durable. Devenu adolescent, Charles se réfugia dans les activités sportives. Au grand dépit de sa mère, il fuyait l'exercice du pouvoir, s'épuisant à courir le gibier dans de longues parties de chasse. Il faut attendre les événements dramatiques de la fin de son règne, pour que le jeune roi prenne conscience de ses responsabilités d'adulte et gouverna. Mais, il décéda à l'âge de 23 ans.

Sur le plan iconographique, le fait que Charles IX soit devenu roi très jeune permet d'avoir de lui des portraits à toutes les étapes de sa vie. Cette série d'articles permet de le voir évoluer physiquement. A travers ses portraits, on le voit grandir, mûrir, prendre de la barbe et vieillir prématurément. 

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Galerie de portraits de Charles IX

 Les articles ont été publiés une première fois, le 28 juin 2007 et réédités, après refonte, le 04 août 2018.

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